Détection de services et de versions

Supposons que Nmap vous ai signalé que les ports 25/tcp, 80/tcp et 53/udp d'une machine distante sont ouverts. En utilisant sa base de données nmap-servicesd'environ 2 200 services bien connus, Nmap indique que ces ports correspondent probablement à un serveur de messagerie (SMTP), un serveur Web (HTTP) et un serveur de noms (DNS), respectivement. Cette consultation est souvent pertinente -- une vaste majorité des démons écoutant sur le port 25, étant bien des serveurs de messagerie. Cependant, en sécurité, il ne faudrait pas trop parier là-dessus ! Les gens peuvent lancer des services sur des ports bizarres et ils le font effectivement.

Même si Nmap a raison, et que les serveurs hypothétiques du dessus sont bien des serveurs SMTP, HTTP et DNS, ce n'est pas très utile. Lors d'audit de sécurité (ou bien lors de simples inventaires de réseau) de votre entreprise ou de clients, vous voulez réellement savoir de quels serveurs de messagerie et de noms il s'agit, ainsi que leurs versions. Connaître avec précision le numéro de version aide considérablement à déterminer à quels exploits un serveur est vulnérable. La détection de version vous permet d'obtenir une telle information.

Après avoir découvert les ports TCP ou UDP par une des méthodes de scan, la détection de version interroge ces ports pour savoir quelle version tourne actuellement. La base de données nmap-service-probes contient les tests à effectuer selon les services, ainsi que les chaînes de caractères auxquelles comparer les réponses. Nmap essaie de déterminer le protocole (p. ex.: ftp, ssh, telnet, http), le nom de l'application (p. ex.: ISC Bind, Appache httpd, Solaris telnetd), le numéro de version, le nom d'hôte, le type d'équipement (p. ex.: imprimante, routeur), la famille d'OS (p. ex.: Windows, Linux) et quelquefois des détails divers (p. ex.: si un serveur X accepte ou non des connexions, la version du protocole SSH, le nom d'utilisateur KaZaA). Bien sûr, la plupart des services ne fournissent pas autant d'informations. Si Nmap a été compilé avec le support de OpenSSL, il se connectera aux serveurs SSL pour déduire le service écoutant derrière la couche de cryptage. Quand des services RPC sont découverts, la moulinette RPC de Nmap (-sR) est automatiquement utilisée pour déterminer le programme RPC et sa version. Des ports peuvent rester dans l'état ouvert|filtré  lorsqu'un scan de ports UDP a été incapable de déterminer si le port était ouvert ou fermé. La détection de version tentera d'obtenir une réponse de ces ports (comme s'ils étaient ouverts), et changera l'état à ouvert si elle y parvient. Les ports TCP ouverts|filtré sont traités de la même façon. Notez que l'option-Ade Nmap active notamment la détection de version. Un papier documentant le fonctionnement, l'utilisation et la personnalisation de la détection de version est disponible à https://nmap.org/vscan/.

Lorsque Nmap reçoit une réponse d'un service mais ne parvient pas à le faire correspondre à un service de sa base de données, il affiche une empreinte et une adresse URL où vous pouvez l'envoyer si vous êtes sûr de ce qui tourne sur ce port. Prendre quelques minutes pour faire cette soumission permettra à tout le monde de bénéficier de votre découverte. Grâce à ces soumissions, Nmap dispose d'environ 3 000 empreintes de référence liées à plus de 350 protocoles, comme smtp, ftp et http.

La détection de version est activée et contrôlée grâce aux options suivantes:

-sV(Détection de version)

Active la détection de version, tel que discuté ci-dessus. Autrement, vous pouvez utiliser l'option -A  pour activer à la fois la détection de version et celle du système d'exploitation.

--allports(tous les ports)(N'exclut aucun port de la détection de version)

Par défaut, la détection de version de Nmap évite le port TCP 9100 car certaines imprimantes impriment tout bonnement tout ce qui est envoyé sur ce port, ce qui conduit à l'impression de douzaines de pages de requêtes HTTP, des requêtes de sessions SSL en binaire, etc. (ce qui est particulièrement furtif). Ce comportement peut être changé en modifiant ou en supprimant la directive  Exclude du fichier nmap-service-probes, ou en spécifiant l'option --allports pour scanner tous les ports sans tenir compte d'aucune directive Exclude.

--version-intensity <intensity>(Sélectionne l'intensité du scan de version)

Lors d'un scan de version (-sV), Nmap envoie une série de paquets de tests, à chacun duquel est associé une valeur de rareté allant de 1 à 9. Les tests aux basses valeurs sont efficaces pour une grande variété de services courants, tandis que les hautes valeurs indiquent ceux qui ne sont que rarement utiles. Le niveau d'intensité spécifie quels tests doivent être effectués. Plus la valeur est haute, plus le service a de chances d'être correctement identifié. Cependant, ces scans-ci sont plus longs. La valeur d'intensité doit être comprise entre 0 et 9, la valeur par défaut étant le 7. Quand un test est inscrit sur le port cible par le biais de la directive nmap-service-probes ports, ce test est tenté quelque soit le niveau d'intensité. Cela permet de s'assurer que les tests DNS seront toujours tentés sur chaque port 53 ouvert, les tests SSL sur chaque 443, etc.

--version-light(Active le mode léger)

Il s'agit d'un raccourci pour --version-intensity 2. Ce mode léger rend le scan de version bien plus rapide, mais il est un peu moins susceptible d'identifier les services.

--version-all(Essaie chaque test possible)

Il s'agit d'un raccourci pour--version-intensity 9forçant chaque test unitaire à être testé contre chaque port.

--version-trace(Trace l'activité du scan de version)

Ceci force Nmap à afficher un nombre considérable d'informations de débogage à propos de ce que fait le scan de version. Il s'agit d'un sous-ensemble de ce que vous obtenez avec l'option --packet-trace.

-sR(Scan RPC)

Cette méthode fonctionne conjointement avec les différentes méthodes de scan de Nmap. Il prend tous les ports TCP/UDP ouverts et les submerge avec les commandes NULL du programme SunRPC dans le but de déterminer s'il s'agit de ports RPC, et le cas échéant, de quel programme et quel numéro de version il s'agit. Vous pouvez aussi obtenir les mêmes informations avec rpcinfo -p, et ce, même si le mapper de port (portmapper) de la cible se trouve derrière un pare-feu (ou protégé par des wrappers TCP). Les leurres ne fonctionnent pas avec le scan RPC. Cette option est automatiquement activée par le scan de version (-sV). Comme la détection de version inclus le scan RPC, et est bien plus complète, on a rarement besoin de l'option -sR.